Mily et Rolande engagées pour les femmes à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard

Mily et Rolande engagées pour les femmes à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard

 

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous mettons en lumière Mily Tcheupi Kamga, assistante sociale du personnel et Rolande Persil, secrétaire sociale au sein du service social du personnel à l’hôpital Bichat – Claude-Bernard. Leur parcours atypique et leur engagement sans faille permettent chaque jour d’accompagner les femmes pour concilier vie professionnelle et personnelle, tout en les aidant à connaître et faire valoir leurs droits.

Un parcours atypique guidé par la dévotion

Je suis Mily Tcheupi Kamga, j’arrive dans ma cinquantaine. Je suis mariée et mère de cinq enfants, allant de 30 ans à 4 ans.

J’ai commencé à travailler très jeune tout en poursuivant mes études. Après une carrière dans la restauration, la gestion de magasin et la formation, j’ai réalisé un bilan de compétences qui m’a orientée vers le secteur social.

À l’époque, je n’avais qu’une vision erronée du métier d’assistante sociale, le réduisant à un simple service d’aide financière. Mais en approfondissant mes recherches, j’ai compris que ce métier correspondait à ce que je faisais déjà naturellement : accompagner mes collègues dans leur évolution professionnelle et personnelle.

Elle a donc entamé une formation d’assistante sociale, un challenge relevé avec brio, malgré les difficultés d’être étudiante et maman de jeunes enfants. Son mémoire sur la santé mentale des cadres confrontés à des conditions de travail stressantes a été une révélation, la sensibilisant aux risques psychosociaux et à la souffrance au travail. Forte de cette prise de conscience, elle a poursuivi avec un master en santé et sécurité au travail avant d’intégrer l’AP-HP en tant qu’assistante sociale du personnel.

Accompagner les femmes au quotidien

Sa mission principale consiste à aider les professionnelles de l’hôpital à équilibrer vie privée et vie professionnelle :

Les conditions de travail, notamment pour les aides-soignantes, sont exigeantes : longues heures, salaires modestes, difficultés de logement et de garde d’enfants, surtout pour les mères seules. Mon rôle est de les accompagner dans ces problématiques et de leur offrir un soutien indispensable.

Elle met en avant l’importance des services sociaux à l’AP-HP : “C’est une véritable clé pour se maintenir en emploi. Une charge personnelle lourde impacte inévitablement la qualité du travail et la santé mentale. Avoir une oreille attentive, un accompagnement sans jugement, fait toute la différence.

Briser le « plafond de verre » et favoriser l’égalité

Mily Tcheupi Kamga constate que les femmes font face à un “plafond de verre” persistant dans l’évolution professionnelle :

“L’égalité sur le papier n’est pas une égalité dans les faits. Lorsqu’une stagiaire doit s’absenter pour s’occuper d’un enfant malade, sa stagiairisation est reportée, tandis qu’un homme stagiaire sans cette contrainte avance plus rapidement. Ce sont des déséquilibres structurels qui impactent les carrières féminines.”

Elle met en avant les dispositifs existants à l’AP-HP qui facilitent la conciliation travail-famille : crèches hospitalières, congé paternité, accompagnement psychologique. Son objectif est de les faire connaître et d’encourager les femmes à en bénéficier pleinement.

Un engagement fort contre les violences faites aux femmes

L’un des aspects les plus marquants de son travail est l’accompagnement des victimes de violences conjugales. La présence de la Maison des Femmes à l’hôpital Bichat est une ressource essentielle :

“Nous travaillons en binôme avec cette structure pour sécuriser les victimes. Lorsqu’une femme est en danger, nous collaborons avec l’agence de logement pour l’extraire rapidement de son environnement toxique.”

Elle souligne l’importance d’un accompagnement global : logement, protection, suivi psychologique. “Le plus dur est d’encourager ces femmes à franchir la porte du service social. Quand elles le font, c’est déjà une victoire.”

Une évolution positive, mais encore des efforts à fournir

Au fil des années, elle constate une meilleure prise en compte des besoins des femmes à l’hôpital :

Les solutions de garde, l’amélioration de l’accès au logement, le travail avec la médecine du travail et les psychologues sont des avancées notables. Mais nous devons continuer à sensibiliser et à améliorer les dispositifs existants.

Une journée des droits des femmes… toute l’année

Pour Mily, la Journée Internationale des Droits des Femmes ne devrait pas se limiter au 8 mars :

L’égalité entre hommes et femmes ne se résume pas à une journée symbolique. C’est un travail quotidien, une réflexion permanente pour briser les inégalités et donner à chaque femme les mêmes chances d’évoluer.

Engagée, inspirante et dévouée, Mily Tcheupi Kamga incarne cette volonté de transformer le monde hospitalier en un environnement plus juste et égalitaire pour toutes les femmes.

 

Rolande Persil, secrétaire sociale et binôme de Mily

“Je m’appelle Rolande Persil, je suis une ancienne aide-soignante de l’hôpital qui, par des soucis de santé, n’a pas pu continuer ma fonction d’aide-soignante. J’ai été reclassée professionnellement il y a 28 ans au service social du personnel.

Je travaille en binôme avec Mily et je m’occupe principalement des dossiers de logement, du dispositif Locapart Jeune, Locapart Pro, ainsi que des crèches sur quatre hôpitaux. J’accompagne également les professionnels dans leurs demandes auprès de l’AGOSPAP, que ce soit pour des billets, des voyages, des vacances, etc.

Ce qui m’anime dans mon métier, c’est de permettre aux professionnels de concilier leur vie familiale et professionnelle. Ma plus grande fierté, c’est d’accompagner le personnel dans leur démarche de relogement, souvent complexe mais essentielle pour assurer la stabilité de nombreux professionnels.

Depuis deux ans, il y a une évolution massive concernant les dispositifs de logement, en grande partie due aux effets du COVID-19. La demande de relogement a fortement augmenté et nous avons pu aider de nombreuses femmes à bénéficier de ce dispositif, facilitant ainsi leur embauche et leur stabilité professionnelle.

Je souhaite à toutes les femmes de s’épanouir dans leur travail et je tiens à saluer les actions mises en place ces dernières années pour améliorer la qualité de vie au travail, comme la Journée de la Nuit ou la Journée des Nouveaux Arrivants. Mon message aux femmes est simple. Nous sommes là pour vous écouter, vous accompagner, et tout cela dans la plus grande confidentialité.”