Que savent les patients suivis pour une maladie systémique inflammatoire ou auto-immune au sujet de HPV ?

Que savent les patients suivis pour une maladie systémique inflammatoire ou auto-immune au sujet de HPV ?

Les maladies systémiques inflammatoires et auto-immunes (MSIA), combinées à l’utilisation de traitements immunosuppresseurs, augmentent le risque d’infection persistante par le papillomavirus humain (HPV). Cette infection peut causer plusieurs cancers, notamment du col de l’utérus et de l’oropharynx. Bien que la vaccination contre le HPV soit efficace et recommandée, la couverture vaccinale chez les patients atteints de MSIA demeure insuffisante.

 

 

 

 

La Dr Tiphaine Goulenok, avec le centre de compétence des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires systémiques rares de l’adulte, hôpital Bichat – Claude-Bernard, a mené une enquête nationale auprès de patients atteints de maladies systémiques inflammatoires et autoimmunes (MSIA). Ces patients, particulièrement vulnérables aux infections persistantes par le papillomavirus humain (HPV), sont souvent mal informés sur les risques associés et les bénéfices de la vaccination. Ce travail met en lumière les lacunes en matière de connaissances et propose des pistes pour améliorer la sensibilisation et la prévention dans cette population.

Objectifs

L’étude PAPILLOVAX vise à évaluer les connaissances des patients atteints de MSIA sur le HPV, son mode de transmission, ses conséquences, et la vaccination.

Méthodologie

Un questionnaire en ligne a été distribué auprès de 377 patients ayant déclaré une MSIA, recrutés via des consultations hospitalières et des associations de patients. Les participants ont répondu à des questions évaluant leurs connaissances sur le HPV (score maximum de 12) et exprimé leur disposition à se faire vacciner. Les données ont été analysées statistiquement pour identifier les facteurs associés à la volonté de vaccination.

Résultats

  • Profil des participants : 80,9 % avaient entre 20 et 65 ans, et 85,4 % étaient des femmes. Les MSIA les plus fréquentes incluaient le lupus systémique et le syndrome de Gougerot Sjögren.
  • Connaissances sur le HPV : Le score moyen était de 8/12. Cependant, 60 % des participants ignoraient que le HPV pouvait causer un cancer de la gorge, et 35 % ne savaient pas qu’il se transmettait par voie sexuelle.
  • Vaccination contre le HPV : Seules 9,3 % des patientes avaient été vaccinées pendant l’adolescence. Près de 50 % accepteraient une vaccination de rattrapage, et cette disposition était associée à un score de connaissances plus élevé.

Conclusion

Les connaissances limitées sur le HPV parmi les patients atteints de MSIA reflètent un besoin urgent d’éducation et de sensibilisation. Intégrer la vaccination contre le HPV dans les soins standards et mener des campagnes ciblées pourraient améliorer la couverture vaccinale.

Limites de l’étude

L’échantillon pourrait être biaisé en raison de la dépendance à l’accès numérique. De plus, le questionnaire simplifie les connaissances complexes sur le HPV.

L’étude souligne l’importance de renforcer les efforts pour protéger les patients immunodéprimés contre les infections liées au HPV.


Pour plus d’informations : papillovax.com